Les obsèques de René auront lieu mardi 19 novembre à 10 heures en l’église Saint Vincent rue du 8 mai 1945 à Mâcon.
Vous êtes toutes et tous les bienvenus et attendus pour honorer sa mémoire. Au-delà du personnage haut en couleurs, son handicap ne le caractérisait certainement pas. Pour autant ses implications lourdes il en assumait seul les conséquences sans jamais se plaindre ni demander une quelconque aide. Sa maladie et son handicap l'ont emporté ? De notre point de vue, non car il a choisit jusqu'où il n'irait pas.
Connu de tous et malgré les conseils voire les injonctions de ses amis et partenaires, il a toujours refusé les aides auxquelles il aurait pu prétendre. Il les considérait comme insatisfaisantes car trop réductrices. Ceci n'empêchera pas en particulier ni le conseil général ni la mairie de Mâcon de l'honorer chacun à sa façon. Il les considérait avant tout comme des partenaires, voire des amis.
À l'occasion de la disparition de Jean-Marie BARBIER, ancien président de l'APF, René se révélait dans tous ses doutes et son incrédulité, laissant s'exprimer la sensibilité qu'il avait dans son for intérieur mais qu'il ne voulait pas laisser transparaître dans les instances dans lesquelles il siégeait, soucieux d'avoir une parole qui ne devait pas être entachée de sa sensibilité et que sa situation aurait pu influencé.
Voici René dans ce qu'il était, écoutez l'essence de sa bienveillance et de ses tristesses en cliquant sur le lien ci-dessous :
La voix de René :
Les détails du déroulement de ses obsèques vous seront donnés dès lundi 18 novembre afin que nous puissions nous retrouver tous ensemble, le cas échéant au regard de ce que sa famille nous autoriserait.
D'emblée un grand merci à tous les témoignages de sympathies reçus quels qu'en soit les canaux de transmission. Simples témoignages d'amis anonymes, de partenaires, d'élus locaux ou nationaux sans considération d'une gradation de portée quant à leurs valeurs. René s'appartenait à lui même et certainement à personne d'autre... "L'enfer n'était surtout pas les autres" mais ses seules souffrances. L'APF qu'il considérait comme sa famille de coeur ne saurait se prévaloir de sa mémoire. René était un esprit libre au service de tous.
Le comité des adhérents ainsi que tous les acteurs de la délégation départementale et des services de l'APF en Saône-et-Loire ont la tristesse de vous faire part du décès de son ancien représentant départemental. Figure charismatique de l'association il est l'illustration que la force de la conviction est et doit être toujours supérieure à la force brutale. Considérant chaque homme comme une personne à part entière sa bienveillance était à la hauteur de ses emportements passionnés.
René, cher René,
bougon patenté, empêcheur de tourner en rond, adepte des roues carrées ! Pour ceux d'entre-nous qui ont la chance d'être debout, nos pas suivaient le sillon des roues que ton fauteuil creusaient dans la terre molle des promesses approximatives et rarement tenues des vendeurs de démocratie.
À ceux qui se plaignaient de marcher dans les crottes de chiens, nous aimions leur rétorquer qu'ils avaient 1 chance sur 2 de les emprunter du bon pied pour leur porter bonheur. Lorsque les roues de ton fauteuil étaient souillées, tu n'avais pas d'autre choix d'en constater les conséquences sur tes mains avec le seul constat, fusse la gauche salie, que tu n'en tirais que peu d'avantages. Et nous ricanions de la perspective et de la relativité des points de vue... Tu aurais tant aimé continuer de marcher fusse au péril de craindre les tempêtes du luxe de la superstition, de les aborder avec enthousiasme du pied droit !
À toi petit homme dont le corps usé par la maladie rendait vulnérable au moindre souffle de vent lui faisant perdre l'équilibre, la conviction n'en était pas moins chaussé de plomb. Un scaphandrier marchand en eau trouble. Convaincu que ce plomb en or est à transformer tu misais tel un l'alchimiste sur la richesse dont le métal jaune est le symbole, dans la quête de la quintessence de ce qui caractérise l'Homme. Simplement de constater que le point commun entre tous les hommes réside dans la vulnérabilité. Ainsi, chacun, quelles que soit sa condition, ses origines ou toutes autres différences mérite l'attention de ses pairs humains.
De là ressort ce concept auquel nous tentions en tâtonnant de construire une définition, un sens : L'inclusion pour faire en sorte de construire ensemble une société ouverte à tous.
Permets nous, grand homme, de te dédier toi qui menais ton chemin par ce même sillon creusé par tes roues et ta volonté ce poème de Victor Hugo :
Le Semeur
C'est le moment crépusculaire ;
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure de travail.
Dans les terres de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.
Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.
Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main et recommence;
Et je médite, obscur témoin,
Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.
Chapeau bas.
L'équipe de l'APF de Saône-et-Loire.
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Ils sont des messages téléphoniques que l'on garde pour les réécouter. Les mots que tu disais à l'occasion du départ de Jean-Marie BARBIER, tu les portes si bien.