• Projet de loi pour la refondation de l'école et handicap : Peillon souhaite finalement retirer un amendement controversé

     

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    En parallèle à notre courrier aux parlementaires et à la réponse écrite de Monsieur le Sénateur-Maire de Mâcon, Jean-Patrick COURTOIS, le ciel s'éclaircit...

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    Après avoir, dans un premier temps, proposé de le reformuler, le ministre de l'Éducation nationale Vincent Peillon a assuré vendredi 11 avril, lors d’une table ronde sur l’accessibilité pédagogique dans le Val-d’Oise, que l’amendement 274 devenu l’article 4 ter du projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la république serait finalement « retiré » du texte final.

    À l’initiative du député PS Michel Ménard et adopté le 6 mars par l'Assemblée nationale, ce texte prévoyait d'autoriser la communauté éducative à demander, en cours d'année, un changement d'orientation des élèves en situation de handicap. Et si l’avis des parents pouvait être pris en compte, leur accord n’était nullement sollicité.

    Face à la colère des parents d’élèves en situation de handicap soutenus par leurs associations représentatives, dont l'APF qui a demandé le retrait de ce texte, le ministre fait donc machine arrière. Le gouvernement soutiendra le retrait de cet amendement lors des débats sur la loi au Sénat.


    Reconnaissant que ce texte avait donné aux parents le sentiment qu’ils n’avaient pas le choix de l’orientation de leur(s) enfant(s), Vincent Peillon a souligné qu’il s’agissait d’un problème de « formulation » et d’un « malentendu », réaffirmant pour l’occasion son « engagement total » en faveur d'une « école inclusive ».
    De son côté, Marie-Arlette Carlotti, la ministre déléguée en charge des personnes handicapées, s’est félicitée du retrait prochain de cet amendement. Samedi 12 avril, dans un communiqué de presse, elle a souligné que : « La communauté éducative a toute sa place dans l’inclusion des élèves en situation de handicap au sein de l’école de la République. [Mais] qu’il est également indispensable que l’accompagnement soit défini avec l’accord des parents. » Valérie Di Chiappari - Photo DR.

    In Blog Faire Face - Magazine APF

  • Alain Rochon, nouveau président de l’APF

    2925242316.jpgCommuniqué de presse APF :

    Alain Rochon a été élu à la présidence de l’Association des paralysés de France (APF) lors du Conseil d’administration de l’association samedi 13 avril 2013. Une élection qui fait suite à la décision de Jean-Marie Barbier de cesser d’assurer la présidence de l’association.

    Âgé de 65 ans, Alain Rochon occupait jusqu’à présent les fonctions de vice-président de l’APF.

    Alain Rochon a déclaré s’inscrire dans la continuité de l’action menée par l’APF et notamment dans  la mise en œuvre de son projet associatif « Bouger les lignes ! Pour une société inclusive », dont il a été co-rédacteur.

    L’APF tient à exprimer toute sa reconnaissance à Jean-Marie Barbier pour son engagement et son militantisme durant ses 6 années de présidence, qui ont permis la concrétisation de nombreux projets.

     Marié et père de 2 enfants, Alain Rochon est diplômé de Sciences Po Paris, licencié en sciences économiques et ancien élève de l’ENA (promotion Rabelais - 1973).

    Il a réalisé l’ensemble de sa carrière professionnelle au sein du Ministère des Finances, aux postes de : administrateur civil puis chef de bureau à la Direction du Budget ; directeur régional du commerce extérieur (en Franche Comté) ; conseiller commercial en Belgique puis en Italie ; directeur général de l’ACTIM (Agence pour la Coopération Technique, Industrielle et Économique) ; médiateur des PME à l’export ; Contrôleur d’État de l’ONIC (Office National Interprofessionnel des Céréales), puis de RFF (Réseau Ferré de France) et enfin de France Télévisions.

     En situation de handicap moteur depuis 1997, Alain Rochon est adhérent à l’APF depuis 1998. Élu au Conseil d’administration en 2002, il devient vice-président en 2005. Il a été président du Comité de pilotage du Congrès de Bordeaux en 2011 et co-rédacteur, à ce titre, du projet associatif « Bouger les lignes ! Pour une société inclusive ».

    Parmi ses nombreuses représentations, on peut citer : rapporteur du groupe « Institutions » lors de l’élaboration de la loi handicap de 2005  ; animateur de 2010 à 2012 de la Commission « accessibilité » (tous types de handicaps) du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) et co-rédacteur, sur ce sujet, du rapport préparatoire à la deuxième Conférence Nationale du Handicap (juin 2011) ; administrateur et trésorier du Collectif Inter-associatif sur la santé (CISS); membre de l’Observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle ; administrateur Fonds d’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique du (FIPHFP) de 2006 à septembre 2012 et membre de la Commission de l’hébergement touristique marchand.

    L’APF tient à remercier chaleureusement Jean-Marie Barbier pour son implication, son militantisme et sa proximité avec les acteurs de l’association pendant ses 6 années de présidence.

    De nombreux combats ont ainsi été menés et notamment :

    - la manifestation « Ni pauvre ni soumis » qui a réuni 100 associations et 35 000 personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante dans les rues de Paris le 29 mars 2008 et qui a permis l’augmentation de l’AAH de 25% en 5 ans ;

    - l’édition du plaidoyer de l’association « Construire une société ouverte à tous ! »

    - l’adoption du projet associatif « Bouger les lignes ! Pour une société inclusive » ;

    - la concrétisation des processus de démocratie interne dans toutes les strates de l’association.

  • Projet de loi portant sur la réforme de l'école : Le Sénateur Maire de Mâcon, Jean-Patrick COURTOIS s'engage à l'unisson de l'APF

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    Après que l'APF a interpellé les parlementaires des deux assemblées, relayant dans le même temps les revendications d'autres associations, la 1ère réaction attendue émane de Jean-Patrick COURTOIS, Sénateur-Maire UMP de Mâcon. Encourageant...

    Qu'en est-il ?

    Le projet de loi portant sur la réforme de l'école si il amène de nombreuses propositions dignes d'intérêt, certains amendements quant à eux constituent un recul par rapport notamment aux acquis de la loi 2005-102, communément appelée "Loi handicap de 2005".

    En particulier, l'amendement 274 adopté en 1ère lecture permettra aux équipes éducatives de saisir la Maison Départementale des Personnes Handicapées afin de demander en cours d'année "la révision de l'orientation de l'enfant handicapé et des notifications concernant son accompagnement".

    Si cette disposition semble relever d'une volonté d'adapter avec diligence et aussi efficacement que possible les projets de scolarisation de ces enfants en fonction de ses évolutions, elle risque de déposséder les parents de ce qui devrait relever de ses prérogatives à sanctuariser : La responsabilité et le droit au choix quant à l'avenir de ses enfants. En l'occurrence qui d'entre nous accepterait qu'il en soit autrement ?

    Or la loi 2005-102 dispose dans ses acceptions fondamentales que chacun ait le libre choix, comme tout un chacun, de déterminer l'orientation qu'il souhaite donner à son existence, ce qui est l'un des pilliers de notre constitution actuelle, ou devrait l'être, et plus largement qui figure dans la charte des droits de l'homme... Depuis quand une loi impose qu'une constitution s'appliqua(*) ? En l'occurrence l'amendement 274 donne la possibilité à des tiers, fussent-ils réputés a priori bienveillants, de se substituer à la personne en situation de handicap et/ou à sa famille, grevant par la même occasion les notions de libre arbitre.

    Ainsi et plutôt que de donner la possibilité aux équipes éducatives de saisir directement la MDPH, il est urgent de renforcer les partenariats en particulier école/famille/ (et établissements médico-sociaux de type SESSAD) afin que les parcours de scolarisation soient bâtis de concert avec chacune des parties dans le respect des compétences et prérogatives de chacun ; En particulier qu'in fine les parents demeurent les seuls à pouvoir interroger la MDPH. À cet égard, notons le souhait, posé par l'école, comme constituant la pierre angulaire de la réussite des élèves de la démarche de responsabilisation des parents quant à l'avenir de leurs enfants. C'est sur ces bases que le principe général doit s'appliquer aux cas particuliers (situation de handicap ou non) sauf à vider de son sens le paradigme de "l'école inclusive" et ses corolaires liés à l'égalité des chances.

    Partant de cet argumentaire, la réponse du Sénateur-Maire de Mâcon est sans équivoque, rejoignant nos propos et qui figure dans le courrier suivant :

    En particulier, le Sénateur Maire s'engage à ce que son groupe parlementaire dépose un amendement visant à supprimer ces dispositions. Nous lui en savon gré.
    Nonobstant nos argumentaires strictement fondés sur l'esprit des lois ce dernier souligne que cet article "introduit .../... un climat de défiance dans la relation parent/communauté éducative" qui si nous lui laissons au bénéfice de son analyse a priori, relève pour nous, non d'une introduction mais d'un facteur agravant.
     
    Pour mémoire : courrier envoyé aux parlementaires de Saône-et-Loire :

     
    Il appartiendra s'ils le jugent utile à chacun des parlementaires de prendre position. Une rencontre avec Thomas THEVENOUD, député de la 1ère circonscription est d'ores et déjà programmée le 27 avril prochain.

    Sans présumer des résultats in fine l'APF rappelle que "l'enfer est pavé de bonnes intentions", et que "le mieux est l'ennemi du bien". Surtout hors considération métaphysique elle incline à la prudence chacun à ne pas marcher sur des charbons ardants sauf à se brûler les pieds... Ou à griller son crédit ! Ainsi, en référence au pacte républicain pour la construction d'une société ouverte à tous, signé conjointement avec  la majorité des parlementaires, l'APF est à leur disposition pour que voit le jour une société inclusive, soit au plus près des besoins de chacun, en particulier des personnes en situation de handicap...

    (*) Lors de ses travaux avec le législateur autour de la loi 2005-102, l'APF ne souhaitait pas que son intitulé commença par "loi pour l'égalité .../...". En effet le triptyque liberté, égalité, fraternité étant constitutif de nos valeurs fondamentales, introduire pour réaliser ses desseins une loi visant l'égalité présupposait qu'elle n'était pas effective. L'APF suggérait alors le terme "égalisation".
  • Brancion : Un village fortifié fait tomber ses remparts !

    brancion,apf,lavigne,eric,handicap,71,bourgogne,mdph,handicapé,association,paraylsésL'image est parlante et évoque Napoléon devant Gizeh : " Soldats, du haut de ces pyramides quarante siècles vous comtemplent". Elle n'a pas la main posée sur le coeur comme Bonarparte mais le coeur y est bel et bien posé et du haut de son donjon on peut contempler 20 siècles de remparts qui s'ouvrent, en particulier aux personnes en situation de handicap ! Elle s'appelle Lisa VITALI... Et de vitalité elle n'en manque pas avec ses amis de l'association "La mémoire médiévale"qui plutôt que de bâtir des chateaux en Espagne ou de combattre des moulins à vents tels des Don Quichotte ou autres Sancho Pancha perchés sur leur Rossinante, mettent le pied à l'étrier pour ouvir un chateau en Bourgogne...

    Roman de Renart, Roman de la Rose, Roman d'une Journée...

    "Il y a des maux de dents qui paralysent comme certaines jambes trop fragiles qui nous clouent dans un fauteuil. Muni de mon handicap, par bonheur passagé, et tel le Vert Galant Henri IV (un anachronisme est excusable dès lors que l'on peut faire référence à l'association CHoSE !) je me rendis ce dimanche 7 avril à l'invitation de l'association "La mémoire médiévale" afin de participer à un forum associatif à Brancion. Une belle initiative que cette journée "Patrimoine, tourisme et handicap" soutenue par le Pays d'art et d'histoire entre Tournus et cluny et le conseil général de Saône-et-Loire.

    D'emblée, le parking semble bien rempli laissant présager le succès. L'impression est confirmée en passant ce qui a été l'ancienne porte d'enceinte du village médiéval. Ma 1ère rencontre, un chevalier du XXIèmeJoelette5508.jpg siècle assis dans une joëllette menée par la volonté, l'enthouiasme et les muscles de bénévoles qui prennent bonheur à faire sortir des sentiers battus ceux qui ont pourtant du mal à emprunter les voies carossables et à supporter les principes bafoués du droit à la liberté de circulation. Un peu plus loin les archers en les personnes de Marion, Jacques et Gérard du Comité Handisport de Saône-et-Loire proposaient une initiation au tir à l'arc et à la sarbacane. Plus loin dans les ruelles où dans le château des personnes aveugles ou malvoyantes déambulent et peuvent (enfin) respirer l'air et l'ambiance médiévale avec l'association Valentin Haüy et la mise à disposition de supports de viste en braille offerts par le Pays d'art et d'histoire, dont l'animatrice Loriane, guide d'un jour distille avec autant d'érudition que plaisirs non dissimulés ses lumières à nos esprits peu éclairés et nos yeux qui ne nous empêchent pas de voir décuplée, à travers une voix, la force de l'imaginaire se transporter dans le temps et l'espace...

    Une journée VIP spéciale personnes en situation de handicap ? Vous n'y pensez pas. On aurait pu voir incarné l'un des slogans de l'APF : "Vivre comme tout le monde avec tout le monde". En filigrane cette journée c'est aussi celle des rencontres, celle des personnes valides et des personnes, comme d'aucuns les brancion2.jpgillustrent, "d'autrement capables". À ce qualificatif qui m'a souvent interrogé voire ennuyé j'y vois tout d'un coup une facette que je n'avais pas réellement envisagée. En visitant les lieux, je me rends dans les locaux d'accueil dont l'entrée est intelligemment pensée. Utilisant les contraintes de la topographie elles deviennent un atout. Grâce soit faite à la déclivité :  La porte qui aurait partout ailleurs fermé l'accès en imposant une marche, cède le pas (ou la roue) à une immense baie vitrée qui tout à la fois illumine le local et en valorise le charme en permettant de compenser les méfaits de la pente. Gagnants-gagnants somme toute. Pénétrant donc dans les locaux d'accueil je suis attiré par "le parcours des 5 sens" lequel me fait prendre conscience avec la force de l'évidence que ces personnes qui en sont privés (pas de l'évidence, des sens) au moins pour partie, révèlent toute la jouissance que l'on néglige en les utilisant sans s'y arrêter. Un clin d'oeil au film l'empire des sens ? (toute référence cinématographique est excusable dès lors que l'on peut faire référence à l'association CHoSE ! bis repetita).

    Et nous, l'APF qu'apporterons nous durant cette journée ? Taraudé par ce fichu mal de dents je me sens bon à rien, voire mauvais à tout. Par chance en déambulant j'arrive sous la halle où sont réunies les associations. J'y rencontre mes partenaires et amis de l'Association AMI. Quelle belle association, certainement l'une des plus militantes de nous toutes, émanation du front populaire et héritières du Conseil National de la Résistance. Respect. Pour la seconde année consécutive elle organise un événement qui n'a de cesse de prendre de l'ampleur : Le printemps du Handicap, printemps du H pour les intimes et dans laquelle la présente journée s'inscrit. Le printemps c'est le renouveau, c'est l'herbe qui verdit... Me vient à l'esprit une action de l'APF : "Accéder c'est exister" dont l'objet est d'apposer des figurines vertes, orange, ou rouges dans les lieux publics en fonction de leur degré d'accessibilité. La boucle est bouclée : Le printemps et un village médiéval qui tend vers un mieux accessible : Tous les signaux sont aux verts. Une fois n'est pas coutume je ne serai plus ce Don Quichotte qui sur son Rosinante combattera contre les moulins à vents de l'inaccessibilité. Moulin à vents ou moulins à paroles ? Comme si le respect des lois n'était qu'un moulin à promesses. Pour autant je ne me sens pas plus un Alexandre le Grand en selle sur son fier Buscéphale. Je sais ô combien les réseaux de transport en commun du Conseil Général de Saône-et-Loire, nommés Buscéphale sont encore trop peu accessibles. Mais le jour n'est pas aux ruades. Mettons-nous au vert. Notre résultat est là :

     

    À l'évidence cependant un chateau médiéval ne peut être rendu accessible dans sa totalité en particulier pour ce qui concerne les personnes en situation de handicap moteur. Ici c'est l'environnement qui tend à le devenir et le futur verra des améliorations c'est certain, la réalité augmentée telle qu'elle existe à l'Abbaye de Cluny y contribuera, soyons-en sûr...

    Ainsi à l'heure des paradis, ici les seuls comptes sont les contes sans se raconter des histoires... Ici certes pas encore de label Tourisme et handicap et puisqu'il s'agit aussi de conte, ce label m'évoque "la belle au bois dormant" qui en l'occurrence n'a pas besoin d'un prince charmant pour ce réveiller tant elle déborde d'énergie. Si point de label, permettons nous au moins de décerner des lauriers en rendant à César ce qui est à César, à savoir à Lisa Vitali et toute son équipe.

    ... Nous n'irons plus au bois les lauriers sont coupés (toute référence à une chanson populaire est excusable dès lors que l'on peut faire référence à l'association CHoSE ! ter repetita). A qui comprendra !

    Merci encore. Allez vous rendre compte par vous-même"

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